Missions de Lire en Afrique en février 2004

lundi 6 mars 2023
par  LEA

La mission du 8 février au samedi 21 février 2004 a pour objectif d’installer les nouvelles bibliothèques, de répartir les 4 palettes de livres expédiés de France à dispatcher et livrer aux bibliothèques LEA destinataires.

RÉCEPTION DES 4 PALETTES EXPÉDIÉES A RUFISQUE

Les cartons expédiés ont été réceptionnés à Rufisque, il sont affectés à leur destinataire après inventaire.
Comme prévu, à Rufisque, au Cercle Maurice Gueye, les cartons reçus fin janvier ont été entreposés en deux endroits distincts :
Les nôtres à ventiler sous le hangar,
Ceux destinés à Rufisque, dans une réserve au rez-de-chaussée. Amadou Tidjane Diallo nous attend avant de commencer à traiter les livres.

Inventaire, au tri et à la répartition des livres des 4 palettes.
Les petits classiques Hachette, les romans Phoebus et quelques manuels, plus un reliquat de romans du programme sont répartis entre 12 bibliothèques, elles recevront 3 cartons chacune :
Les nouvelles : Tivaouane, Dioffior, Loul Sessène, Meckhé, Yoff Extension, Rufisque
et les anciennes : Ouakam, N’dande, Dagana, Bargny, Keur Massar, Thiaroye Kao.
Les livres du programme sont répartis entre les bibliothèques qui n’en ont pas : Yoff Extension, N’dande, Dioffior, Loul Sessène.

Amadou Tidjane Diallo organise les tâches de traitement des livres. Il mobilise une grosse équipe composée de son personnel et de stagiaires pour enregistrer et équiper les 6000 livres neufs que nous lui attribuons. A la fin de notre séjour, nous ne verrons pas le résultat en rayon, l’essentiel des livres étant encore en cartons, mais nous aurons pu apprécier la qualité des livres envoyés : une grande quantité d’usuels d’informatique, beaucoup de parascolaire, des documentaires d’actualité très intéressants et d’autres ouvrages qu’Amadou apprécie énormément.

Nous sommes invitées à venir rencontrer sa direction et déjeuner au restaurant des cadres pour le lendemain midi. Au bord de la mer, la SOCOCIM détient un espace où est installé le restaurant des cadres. Fréquentés par une majorité de français et quelques sénégalais, ce restaurant d’entreprise sert de la nourriture occidentale.

Distribution des cartons dans les bibliothèques destinataires

VISITE DES BIBLIOTHÈQUES

DIOFFIOR CEM

Désherbage des manuels en surnombre et installation de la bibliothèque
Le bibliothécaire, le proviseur et des professeurs nous attendent dans la bibliothèque. Ils ont fait de la place sur les étagères et retirant les manuels en surnombre qu’ils ont entassé sur le sol.

Nous installons les livres qu’ils ont reçus sur les étagères en les répartissant par nature (romans adultes, romans jeunesse, albums, documentaires, livres du programme et usuels). Avec 4 équipes qui s’activent nous avons rapidement terminé.
Ensuite, il s’agit de ranger la réserve en triant les milliers de manuels qui ont envahis les rayonnages jusqu’au plafond. Le bibliothécaire et les professeurs souhaitent se débarrasser de ces tonnes de manuels que personne n’utilise depuis des années, mais le proviseur ne veut pas s’en séparer. Enfin après un long conciliabule, ils décident de les donner aux élèves et mettent cette décision à exécution. Ils retirent tous les manuels d’un pan de mur et les mettent dans la cour en prévenant les classes que chaque élève peut se servir. Une nuée d’enfants se jette sur ces manuels.

Il y a maintenant la place pour procéder au tri et au classement de toute la masse de manuels qui restent et y intégrer ceux qui sont sur le sol de la bibliothèque. Il reste aussi à affiner le classement des livres apportés et d’y intégrer le contenu des armoires. Dans la salle, 4 armoires métalliques fermées à clé renferment essentiellement des romans adultes au format livre de poche. Ces romans, sont classés par auteur dans la zone romans et dans les armoires ce sont les œuvres du programme et les annales en surnombre qui sont mis en réserve. Mais il est midi, et on nous apprend que nous devons arrêter, en raison du match de la coupe d’Afrique à la télé à 14H, Le plus dur est fait (jeter les manuels en surnombre) et ils savent comment classer, ils s’engagent à finir eux-mêmes.

LOUL SESSENE

Mise en place des collections avec l’appui de l’équipe de Lire en Afrique
Loul Sessene a bénéficié du mobilier standard attribué par la DLL. Le local a été repeint intérieur extérieur en rose pour les murs et violine pour les huisseries. Très beau. C’est la DLL qui a exigé ces travaux de peinture, avant de livrer les équipements, ils ont dû recourir à un peintre de Dakar il n’y en a pas au village. Le mobilier livré est de bonne facture 6 étagères à 5 niveaux, 6 tables, un bureau et pas mal de chaises. Lorsque nous arrivons, Rémy, le proviseur du CEM et plusieurs jeunes sollicités pour tenir la bibliothèque, sont arrivés. Nous procédons à l’installation. Il y a trop de livres pour le nombre d’étagères. Il reste environ 20 cartons de romans jeunesse et d’albums. Ils vont envisager la construction de nouvelles étagères, il en manque environ 3 et ils n’ont pas encore reçu la dotation des 120 livres promis par la DLL. Pour l’attribution du mobilier Rémy a lu dans la presse à un appel à candidature, il a présenté un dossier, c’est ainsi que Loul a reçu le mobilier de la DLL.

La bibliothèque installée est très belle. Rémy est très ému. Il ne s’attendait pas à ça. Tout le monde, les professeurs, le proviseur sont enthousiasmés par la qualité des livres, ils n’ont jamais eu cela, eux. Ils apprécient particulièrement les classiques hachette même les titres qui ne sont pas au programme. Ils sont dans un monde connu, les auteurs étudiés en classe. Le proviseur est resté tout le temps de l’installation de la bibliothèque avec nous. Il semble très intéressé. Nous reparlons des registres. Registre des ouvrages, des lecteurs et des prêts et expliquons pourquoi nous préférons les registres aux fiches. Nous organisons séance tenante un groupe de travail pour répéter les taches d’enregistrement des livres et des prêts. Rémy doit aller à une cérémonie familiale l’après-midi. Il prendra ses congés en août et affinera le classement. A midi nous en avons terminé et nous quittons le Sine.

NIAGA

Enthousiasme à l’arrivée des livres
Nous apportons les 500 livres à Niaga, à l’arrivée nous nous ensablons et les écoliers se précipitent sur les cartons et les portent dans le bureau du directeur. Ils ont deux salles de classes inoccupées et les proposent pour en faire une bibliothèque. En fait, ils manquent d’instituteurs, c’est pourquoi ils ont des salles vides. Nous leur suggérons de nous en tenir à la petite salle située près du bureau du directeur.

Dans la salle, il n’y a pas encore d’étagères mais les enseignants se précipitent tous pour feuilleter les livres et s’extasier sur leur intérêt. C’est la première fois que nous assistons à un tel engouement.

TIVAOUANE

L’implication du Mouvement Freinet
Tisne est responsable du mouvement Freinet pour l’Afrique Occidentale. Elle souhaite que nous nous associions pour travailler sur des projets en commun. En plus du projet AUPEJ à Tivaouane, elle a un projet à Dagana et un projet à Rufisque.
Concernant AUPEJ de Tivaouane, leur collaboration dure depuis plus de 10 ans. Ils ont financé les locaux et les étagères, réalisées par des menuisiers qui sont actuellement à Tivaouane, sur leur propre budget. Ils ont envoyé 3000 livres encore stockés au Havre. Nous les informons des modes de gestion que nous préconisons. Le bibliothécaire est le permanent de la structure. La salle de bibliothèque sera ouverte en permanence et servira également de salle de classe de maternelle.
Lorsque nous sommes passées à Tivaouane 4 étagères étaient installées et contenaient à peine la moitié des livres. D’autres étagères devraient être réalisées.

MECKHE

La bibliothèque est installée dans un local loué près du marché
Le projet bibliothèque n’a pu s’installer dans les locaux que nous avions visité en octobre, les associations de femmes s’y sont opposées. Makhete Djitté a engagé une action auprès de la mairie pour récupérer ces locaux, les associations de femmes n’y ayant plus d’activité. En attendant son beau-frère lui a prêté gracieusement un local vaste et très bien situé au centre de la ville, près du marché. C’est un ancien local commercial. Ils ont passé un coup de badigeon sur les murs et fait faire du mobilier : des étagères (6), des tables et sièges.

Les livres sont déjà installés. Il manque d’étagères et les planches sont trop distantes 50 cm entre chaque niveau, ils ont classé les livres en trois couches. L’équipe de bibliothécaires est là, elle est composée de 9 jeunes qui se répartissent en 3 équipes, tous membres de l’association Actions Civiles Internationales, et volontaires pour tenir la bibliothèque. Nous expliquons le système des registres, des prêts. Ils ont prévu d’ouvrir les mardis, jeudis et samedis de 9H30 à 12H et de 15H à 18H. Ils n’ont pas encore commencé le prêt. Il y a beaucoup de monde qui passe pendant notre visite, des enseignants surtout.

Nous faisons un tour chez les deux fabricants de chaussures et achetons ce qu’il leur reste en stock, à notre pointure. Ils ont été dévalisés pour la tabaski et travaillent actuellement sur des grosses commandes pour des couturiers français (Agnès B :5000 paires). La prochaine fois il faudra commander.

Il y a une mission évangéliste américaine world vision (nous en voyons partout sur la route) qui aurait une bibliothèque. Nous visitons : de nombreux bâtiments sur un vaste terrain, la petite bibliothèque dispose de quelques centaines de livres parmi lesquels des bondieuseries en pagaille.

N’DANDE

Toujours à la recherche d’un autre local
Nous passons au CEM de N’dande sur la route de St Louis et déposons les 3 cartons de livres. M’baye Fall nous présente aux professeurs du CEM et nous dit continuer les démarches pour obtenir un autre local.

OUAKAM

Bibliothèque en déshérence
Nous passons déposer les 3 cartons de livres et discutons quelques minutes avec Pape Alioune Wade. La bibliothèque ne fonctionne plus. Les deux animateurs de l’association ALAL ont déserté et laissent les gosses s’en occuper. Pape Alioune a regardé les registres de prêts, les livres ne rentrent plus. Il y a eu des discussions avec le directeur du nouveau centre culturel et il y a accord pour répartir les activités : dans l’ancien foyer les activités sportives, dans le nouveau centre culturel, les activités culturelles. Le maire s’est servi dans nos stocks pour distribuer nos livres lors de sa campagne électorale.
Nous rencontrons le directeur de centre culturel, Simon Diedhiou, originaire de la région de Oussouye. Il a entendu parler de nous par Joachim Badiane, directeur du centre à Yoff Extension. Il s’entend très bien avec Pape Alioune et propose de le recruter comme bibliothécaire. Il envisage de faire deux bibliothèques une jeunesse au rez-de-chaussée et une à l’étage pour adultes. Pour l’instant son problème c’est l’architecture du bâtiment qui reçoit toute la poussière de la piste et la pluie. Nous donnons quelques conseils pour le transfert des livres et des étagères.
Lorsque nous rencontrerons Daouda Gueye, il nous confirmera qu’il ne s’occupe plus de la bibliothèque, maintenant il serait dans les affaires, il vendrait des ordinateurs portables.

BARGNY

Trop peu de livres jeunesse, nous leur en attribuons 1500
Nous passons à Bargny, toujours autant de lecteurs et un rayon jeunesse squelettique et mal rangé. Nous en faisons la remarque ainsi que sur la propreté. Le lendemain les livres auront été rangés. Nous décidons de leur donner 26 cartons de livres jeunesse. Nous leur demandons de les mettre en rayon et de retirer au besoin des romans adultes qu’ils mettront en carton et en réserve. La construction de la nouvelle bibliothèque a débuté sur un terrain situé juste derrière la maison de la femme. Les fondations sont commencées. Ils ont un accord avec la mairie pour participer au comité de gestion de cette future bibliothèque qui aura des salariés.

SEBIKOTANE

L’activité semble avoir été relancée
Nous leur donnons comme à toutes les bibliothèques les 3 cartons de la distribution générale et passons un jour où nous voyons les fenêtres ouvertes. Les livres ont déjà été placés sur les étagères. Nous rencontrons alors Amadou Diene qui est revenu et assure une permanence un jour par semaine. Il nous présente un jeune nouveau bibliothécaire et un très bon lecteur. Nous rencontrons également Assane Seck, mais pas Babacar Diouf. Il semblerait qu’il y a eu une relance de l’activité.

KEUR MASSAR

Une nouvelle équipe d’étudiants gère la bibliothèque
Nous passons à l’école et allons directement dans la classe de Monsieur Dramé. Il nous apprend qu’une nouvelle équipe s’occupe de la bibliothèque : des étudiants, que nous ne pourrons pas rencontrer. En tout cas nous sommes rassurées, l’activité est repartie. L’association Defar Keur Massar ne s’occupe absolument de rien et Monsieur Ka n’est pas fiable, il n’a pas encore apporté les 3 cartons que nous lui avions confiés.

DAGANA

Un bibliothécaire recruté par la mairie est en poste
Nous nous rendons à Dagana sans avoir prévenu personne. Nous trouvons le nouveau bibliothécaire devant le match de foot de la coupe d’Afrique. Il quitte l’écran pour nous présenter la bibliothèque. Il s’appelle El Hadj Omar Dieng. Il est retraité des douanes, et a pris ses fonctions il y a 9 mois. Il ouvre du matin au soir chaque jour. Les nouvelles étagères étant arrivées il a installé les romans, il reste encore quelques livres qui n’ont pas pu trouver de place, finalement nous ne donnerons pas les 3nouveaux cartons, ils ont beaucoup trop de livres. Il y a manifestement un problème de classement.

La bibliothèque est impressionnante, tous les murs sont couverts de livres. Omar a fait donner à la bibliothèque les estrades de la campagne électorale pour servir de tables, ce n’est pas très adapté, elles occupent tout l’espace central. Le bibliothécaire discute avec la mairie pour obtenir un salaire. L’activité est repartie, il a affiché son bilan au mur. Il y a aujourd’hui 443 abonnes et plus de 13 000 prêts en 9 mois. Selon le bibliothécaire, les élèves ne viennent que pour les manuels, mais ce n’est pas exactement ce que dit son registre. Le bibliothécaire nous informe qu’il y a 4 bibliothèques à Dagana :
• 1 à l’éducation nationale : les canadiens ont arrêté leur soutient, ils n’assurent plus la rémunération de la bibliothécaire ni les abonnements
• 1 chez les sœurs catholiques
• 1 chez les évangélistes chinois
• celle du centre culturel (la nôtre)

Dans la salle multi fonctionnelle, il y a des machines à sous chinoises, un cadeau des taiwanais. Omar va faire construire un bâtiment à côté pour accueillir ces monstres.

Aujourd’hui seule la bibliothèque fonctionne, il n’y a pas d’ordinateurs dans la petite salle et aucune activité dans la grande salle. Il y a une grande télé géante et les gosses quelquefois viennent regarder les matchs.

YOFF EXTENSION

La bibliothèque s’installe malgré le manque de mobilier adapté.
Le directeur, Joachim Badiane, est en poste ainsi que la bibliothécaire, Mbene Diack originaire de m’benguene, va être recrutée par la mairie de Dakar, elle travaille actuellement en tant que bénévole., elle est originaire de M’benguene
Lors de l’arrivée des livres, quelqu’un de la mairie de Dakar qui est venu pour réceptionner.
Le mobilier livré par la mairie de Dakar n’est pas du tout adapté, le directeur a déposé des réclamations. De notre côté, nous alertons Omar N’doye et lui montrons le mobilier sur la vidéo. Il nous demande de faire faire des devis et de les lui transmettre. Nous allons demander des devis à Omar Diagne pour 9 étagères (2mx 2m) identiques à celles qu’il a faites en 1995 pour Yoff 2 (780 000 FCFA) et l’envoyons à Omar N’doye.

Mbene Diack, diplômée de l’EBAD, a commencé à recenser les livres. Elle les enregistre dans un registre en leur attribuant un numéro d’ordre noté sur le livre. Comme Remy N’dofène N’dour (même formation) elle attribue le même numéro à tous les exemplaires d’une série et n’attribue pas de catégorie aux livres (romans, doc). Nous lui expliquons l’intérêt de ces catégories.

A la fin de notre séjour, Omar N’doye nous informe que le maire Pape Diop a donné instruction de retourner tout le mobilier. Selon Omar, le mobilier a été commandé par la Banque Mondiale et financé par un prêt que la mairie devra rembourser, c’est pourquoi la mairie refuse le mobilier.…

Joachim nous donne des noms des directeurs qui viennent d’être nommés dans les nouveaux centres socio- culturels
Hann Bel Air : Ibrahima Cissé
Fass Claude Martin Boutaux
Parcelles Assainies Coumba Diallo
Cambérène Fatoumata M’Bodj
Biscuiterie Becaye N’Diaye
Ouakam Simon Diédhiou
N’Gor Bethelair Niany
HLM Bocar Gaye
Grand Dakar Hamady Diouf
Fann Point E Louise Faye
Grand Yoff Thomas Thiabo
Dercklé Issa Gueye
Sacré Cœur Cheikh Tidiane Gueye

YOFF BOSY

Revendique la direction du réseau Lire en Afrique
Maguette N’doye organise une rencontre entre nous et Alassane Faye, accompagné de son petit frère et d’un autre bibliothécaire. La discussion durera de 9H à minuit, il en ressort que la BOSY veut contrôler le réseau Lire en Afrique et décider pour tout. Ils ne supportent pas que des françaises s’occupent du réseau. Nous écoutons les doléances et ne répondons pratiquement pas. C’est du délire pur, et la manifestation d’une volonté de domination sur nous et nos activités, et ce n’est pas la première fois.
Maguette a dû mettre les choses au point en notre absence parce qu’Alassane les jours suivants recevra Eliane à la BOSY et lui présentera la nouvelle installation : la BOSY a perdu les deux pièces sur la rue. L’entrée se fait par la grande salle centrale qui abrite le prêt, les livres jeunesse et les usuels. Une porte a été ouverte vers la pièce du fond et ils ont remis la cloison en bois dans le couloir.
Ils accueillent pour 1 an un stagiaire ivoirien, licencié en lettres qui prépare une maîtrise de direction de projet. Pour l’instant, dans les locaux de la BOSY, il enregistre les livres sous EXCEL. Alassane veut s’appuyer sur lui pour prendre le contrôle du réseau des bibliothèques Lire en Afrique.
Alassane est très déçu par le comité de pilotage du projet FSP auquel Marietou l’a coopté au titre de Lire en Afrique. Il n’y a eu qu’une réunion initiale de présentation ensuite les deux autres réunions prévues ont été annulées au dernier moment. Les membres du comité de pilotage n’ont jamais eu d’informations sur les projets et ne savent pas ce qui est financé. Selon Alassane, il y a beaucoup trop de monde ; chaque entité est représentée par 2 personnes, il est le seul pour représenter les associations, beaucoup d’ONG et d’organismes présents n’ont rien à voir avec les livres, la lecture et les bibliothèques.

YOFF AMINATA SOW FALL

Fonctionne sous la direction de Monsieur Sow
Nous présentons la bibliothèque Aminata Sow Fall au nouveau directeur du centre culturel Yoff Extension Joachim Badiane. Monsieur Sow est toujours là, maintenant ce sont ses élèves du CM2 seuls, qui s’occupent des prêts. La bibliothèque semble bien fournie, la dernière dotation de plusieurs centaines d’ouvrages est en rayon. Des livres ont été retirés et sont en cartons.

NOUVELLES DEMANDES DE BIBLIOTHEQUE

DIAKHAO

Le projet a été demandé par un fonctionnaire dakarois
Notre mission à Dioffior s’arrête donc à midi, pour cause de coupe d’Afrique, nous décidons de mettre à profit cet après-midi libre pour aller jusqu’à Diakhao.

Le fonctionnaire rencontré pour notre dossier de déclaration d’association de droit sénégalais nous a rabattu sur son village et a prévenu le président de la communauté rurale de notre passage. Sur une carte à vol d’oiseau, la distance semble courte, mais la route entre Loul Sessène et Diakhao est tellement mauvaise qu’il nous faudra 2 heures et demie pour y arriver. Autant pour rentrer, nous arriverons tard dans la soirée à N’dangane pour passer la nuit au Pélican du Saloum.

A Diakhao est un village sérère on ne peut plus traditionnel, ancienne capitale du Sine. C’est là qu’habitait le roi du Sine dans la maison royale, concession en terre et paille, au centre du village. Les descendants du roi, des Diouf, sont maintenant fonctionnaires à Dakar.

Le président de la communauté rurale nous apprend qu’ils ont déjà une bibliothèque. Une association française, rabattue sur Diakhao par le même fonctionnaire, a passé un mois à Diakhao l’été dernier, pour y construire une bibliothèque de 7 mètres sur 5.

LYCEES DE RUFISQUE

Un lycée neuf mais sans manuels
Au nouveau lycée de Rufisque, les élèves sont en grève depuis plusieurs jours. Ils organisent des marches dans la ville et se plaignent du manque de moyens mis à leur disposition et exigent le départ de l’intendant.
Nous sommes reçues par le censeur Mamadou Diallo et le bibliothécaire. Rapidement Mamadou Diallo veut nous faire rencontrer le proviseur, un nouveau qui semble dépassé par les événements. A l’issue de l’entrevue nous décidons de travailler avec le censeur, après tout c’est lui le responsable des études. Au nouveau lycée de Rufisque il y a environ 50 élèves par classes. Le bibliothécaire réclame des livres de français, des manuels scientifiques, des annales, des manuels de langues : anglais, allemand, espagnol, arabe. Des manuels pour les professeurs avec des exercices. Les manuels qu’ils ont, leur ont été donnés par les ambassades étrangères.

Au lycée Abdoulaye Sadji, la bibliothèque est remplacée par l’informatique
le nouveau proviseur nous fait visiter la salle informatique installée dans les locaux de l’ancienne bibliothèque qui a été déplacée. Actuellement, elle ne semble pas fonctionner bien que 3 salariés y soient affectés. Le proviseur nous montre la salle de classe au rez de chaussée dont les fenêtres ouvrent sur la rue qui est en travaux elle est destinée à devenir la nouvelle bibliothèque.

ÉCOLES PRIMAIRES DE YOFF

Équiper toutes les écoles
Monsieur Diagne est maintenant responsable des affaires culturelles à la mairie de Yoff. Il nous demande de mettre en place des bibliothèques dans toutes les écoles primaires de Yoff.
Sur le projet de construction de la bibliothèque de l’école Yoff 3, la Savoie construit le gros œuvre, la mairie de Yoff les finitions : toiture, carrelage, huisserie. Monsieur Diagne demande à LEA de fournir des livres dans cette nouvelle bibliothèque.
La réponse de LEA :
La région Savoie a commencé un projet à Yoff 3, il faut continuer avec elle qui dispose de financements institutionnels que nous n’avons pas.Pour les bibliothèques en école primaire, l’expérience de Yoff 2 ne nous incite pas à la généralisation tant que les moyens de gérer les prêts correctement à Yoff 2 n’ont pas été trouvés.

OUSSOUYE

A peine rencontré, le directeur du centre socio-culturel de Ouakam, Simon Diedhiou, nous réclame une bibliothèque pour son village d’origine Oussouye. Il va voir avec leur ministre et leur maire pour trouver un local à Oussouye.

THIES RANDOULENE

Un jeune professeur de français à l’école d’enseignement féminin de Ouakam fréquente la bibliothèque du foyer. Pape Alioune Wade lui a signalé notre présence et il nous demande une bibliothèque pour son quartier à Thiès. Il est membre de l’association UDR, Union pour le Développement de Randoulène.

KAGUITTE CASAMANCE

Un instituteur de l’école normale supérieure, rencontré dans la chambre de Moussa Cissé nous demande une bibliothèque pour son village en reconstruction à la frontière de la Guinée. Ce village déguerpi comptait 5000 habitants avant la guerre. Les populations commencent à revenir.

KEDOUGOU

Pape Diagne, ami d’Ameth Dansoko, nous réclame une bibliothèque pour Kedougou. Sylviane est allée à Kédougou, elle a enquêté il y aurait une petite bibliothèque à la mission catholique seulement en consultation et une au collège.

HLM Grand Yoff

Mamadou Samba nous téléphone d’Italie pour que nous prenions contact avec El Hadj Momar Samb, écrivain, enseignant, leader politique et syndicaliste. Il nous demande une bibliothèque pour HLM Grand Yoff. Nous l’informons de la construction d’un centre socio culturel par la mairie de Dakar, nous lui conseillons de se rapprocher d’eux et de voir comment ça évolue.

YOFF ECOLE 3

Une bibliothèque est en construction sur financement de la Savoie
Monsieur Diagne nous apprend que la région Savoie est en train de financer un bâtiment aussi grand que celui que nous avions fait à Yoff 2. La mairie de Yoff prend en charge les huisseries, le carrelage. Il nous demande la contribution de LEA pour les livres.

DEMARCHES

YOFF MAIRIE nous cherche querelle

La mairie de Yoff (PS) nous cherche querelle parce que nous avons donné des livres à Yoff Extension qui appartient à la mairie de Dakar. Ils veulent aller récupérer ces livres et les donner à la BOSY. Pour éclaircir cette histoire, nous rendons visite à monsieur Diagne, actuellement en poste à la mairie de Yoff, responsable de l’éducation et de la culture. La mairie de Yoff a recruté 50 contractuels payés 50 000 FCFA par mois. Selon eux, Maguette et Omar ont donné des livres à Pape Diop (Maire de Dakar, PDS). Nous remettons les choses à l’endroit et lui expliquons que c’est nous, Lire en Afrique, qui sommes en relation avec la mairie de Dakar, Maguette et Omar n’y sont pour rien. Ce sont NOS livres que nous avons attribués au centre culturel de Yoff Extension, la BOSY a suffisamment de livres. Il ne répondra pas.

DIRECTION DU LIVRE ET DE LA LECTURE

A la direction du livre et de la lecture nous rencontrons Marietou Diongue Diop qui se plaint de n’être au courant de rien. Nous lui indiquons que Sandrine a été régulièrement tenue au informée de tout. Apparemment il y a de l’eau dans le gaz entre Marietou et sa volontaire, qui, n’ayant pas obtenu de création de poste à l’ambassade de France, doit quitter le projet en juin prochain.
Le projet FSP initialement prévu pour une durée de 3 ans s’arrêterait donc au bout de 18 mois mais il reste du budget ???… Marietou nous réclame notre bilan annuel pour pouvoir faire le sien ???

MAIRIE DE DAKAR

Nous écrivons une lettre à Omar N’doye précisant le détail des livres envoyés à Yoff Extension accompagnée du devis des étagères de Omar Diagne. Eliane passe à la mairie de Dakar et Omar l’accompagne dans le bureau de Mr Signaté. Il lui transmet la lettre. Ce dernier réclame des livres pour les autres bibliothèques des nouveaux centres culturels de la ville de Dakar. Pour les étagères, il verra ! Omar nous annonce que nous recevrons une lettre signée Pape Diop pour nous remercier et nous demander de continuer pour les autres bibliothèques.

CARAVANE MEDIATIQUE

Le projet a été abandonné dès le mois de janvier à Paris. Alassane Cissé se présentait en tant que consultant à rémunérer. Lorsque nous avons, par mail, présenté nos modes d’intervention il a renoncé.
Maguette qui devait contacter la télé, ne l’a pas fait.
Selon Amadou Tidiane Diallo, pour organiser une conférence de presse, il faut, si on veut un article, donner une enveloppe avec 20 000 FCFA à chaque journaliste. Nous avons laissé tomber.

A peine rentrées à Paris, Alioune Gueye nous envoyait un message : il avait vu à la télé le président d’ADIFLOR en compagnie de Marietou Diongue Diop disant donner 5000 livres au Sénégal et aider une autre association qui intervient au Sénégal.

FREINET

Nous rencontrons la délégation venue de France pour un séjour d’un mois au Sénégal. Elle vient auditer les actions, notamment une action avec les sénégalais dans l’éducation à la démocratie participative : observer la vie coopérative des écoles, la correspondance scolaire en regards croisés. Dans deux ans, elle pense organiser des échanges interafricains. Il y a 80 enseignants Freinet au Sénégal, en coopérative scolaire. Les écoles sont gérées par les parents, ils réclament des CDI. C’est sur ce projet qu’elle souhaite s’associer à Lire en Afrique.

A Dagana, la délégation Freinet va se rendre une semaine à Dagana. Une jeune française, venue pour un projet y a trouvé la mort dans un accident de voiture. Ses parents ont attribué l’argent de son assurance au financement du projet à Dagana : construire une école et un centre de formation et documentation pédagogique qui portera le nom de la défunte association Morgane. Ce projet a reçu 8000 € de subvention de la ligue de l’enseignement. Ils ont acheté un terrain.

A Tivaouane, Amadou Ka, ancien président d’AUPEJ est étudiant en France à la fac de Rennes. Il va faire son mémoire sur AUPEJ. Bonaventure, école libertaire née en même temps d’AUPEJ se suivent depuis plus de 10 ans.

PROCHAIN SEMINAIRE A RUFISQUE

Amadou Tidiane Diallo nous donne son accord pour organiser notre prochain séminaire à Rufisque, dans ses locaux. Il nous suggère de le tenir sur 2 jours. On peut organiser le couchage dans la salle du au rez de chaussée en louant des matelas La maison des éclaireurs et ENDA en louent à 250F pour une nuit.
Pour la nourriture on peut demander à une cuisinière pour 15 000 à 20 000 FCFA

AUTRES INFORMATIONS

SALI et l’immobilier touristique

Sur la route du retour nous nous arrêtons à Sali pour déjeuner au bord de la mer. A l’entrée de la zone donnant accès à la plage, il y a une quantité incroyable d’agences immobilières. Les plans et maquettes des maisons proposées à la vente par les promoteurs dans des villages vacances en vente ici sont affichés partout. Toute la zone de Sali est la proie aux promoteurs. Nous décidons d’aller visiter des maisons témoins. Nous en visitons une achetée par des allemands 65 millions de FCFA pour une centaine de M2. Elle est louée 4000 FF la semaine. Ces maisons sont livrées clés en mains, meublées et équipées y compris de petites cuillers.
En comparaison, Omar Sarr nous a dit vendre les maisons SICAP de 150 M2 à 20 millions de FCFA. Dans le projet de Joal le terrain de 625 m2 est à 8 millions et la construction de 120 m2 habitable plus le garage est à 28 millions de FCFA.


Navigation