Bilan des activités de Lire en Afrique en 2019 - 2020

vendredi 10 mars 2023
par  LEA

Ce bilan d’activités concerne l’année 2019 jusqu’en mars 2020. Ensuite les interdits en matière de voyages internationaux en raison de la pandémie de Covid nous tiendront éloignées du Sénégal jusqu’en Novembre 2021.

Visite des bibliothèques

Bibliothèques installées dans les Centres socio-culturels de la ville de Dakar

A noter que toutes ces bibliothèques ont été dotées et suivies par Lire en Afrique ;

Ville de Dakar
Rencontre à la Direction de l’Education et de la Culture de Thomas Thiabo à la mairie de Dakar. Ils ont transféré le fonds documentaire et les équipements mobiliers de la bibliothèque du centre culturel de Parcelles Assainies vers celui de Grand Yoff. HLM a bénéficié d’un don d’un particulier du cru. Ils ont reçu des caisses de livres de la part de la D.L.L. et les ont répartis entre les centres culturels. Ils ont donné un lot à Grand Dakar mais Grand Dakar n’a pas de locaux puisque le centre culturel a été donné à un cinéaste Alain Gomis ! Alors ! A la question « vous n’avez plus besoin de LEA ? » il répond non, c’est fini.

Grand Yoff
Nous décidons d’aller visiter l’installation de la bibliothèque au centre culturel Grand Yoff. Le directeur nous conduit à l’étage dans la pièce de droite. Il y a là en effet les étagères et les livres de Parcelles Assainies, auxquels s’ajoutent ceux en provenance de la D.L.L. Les livres donnés par cette dernière ont été triés et dispatchés à partir de Grand Yoff : 14 bibliothèques de la ville de Dakar en ont profité. Le directeur nous a reconnues, il nous a vues à Parcelles lorsqu’il y était gestionnaire. Il a aussi été gestionnaire à Point E et maintenant il est directeur de Grand Yoff depuis 2 ans. La bibliothèque sera gérée par monsieur Thiam qui s’en occupait déjà à Parcelles. Il va faire réparer des tables pour la lecture sur place. Il demande des ordinateurs pour les recherches.
Nous voyons qu’il y a énormément de romans adultes et qu’un classement rigoureux permettrait de s’y retrouver. Il y a très peu de livres jeunesse. Le directeur nous montre les rideaux Lire en Afrique très défraichis mais qu’ils ont conservés.
Il nous apprend qu’à Grand Médine Patte d’Oie Edouard Ndené est mort il y a 2 ans, c’est Abdoulaye Sarr qui assure l’intérim.
Yoff Extension fonctionne, c’est toujours Marietou qui en est la directrice. Selon lui la bibliothèque fonctionne, il y aurait un bibliothécaire à Point E : Mao.
Nous faisons part de notre satisfaction et Eliane promet de venir en janvier pour participer au reclassement en accord avec le gestionnaire. Nous compléterons leur fonds documentaire en livres jeunesse et leur donnerons du tissu Lire en Afrique de quoi confectionner de nouveaux rideaux.
Nous ferons transporter ces cartons de livres jeunesse avec le camion qui transporte les livres pour la BOSY, charge à lui d’aller les récupérer à Yoff.

Bibliothèque BISO de Ouakam
Très bien rangée les étagères ont été remises le long des murs dégageant beaucoup d ’espace au centre avec beaucoup de tables. Ils ont reçu 10 caisses de livres de la D.L.L. , via la mairie de Dakar, dont une partie seulement a été installée sur les rayonnages : majoritairement des romans. Baye Gueye est revenu après une absence d’un an. C’est lui qui a tout reclassé. Arrive l’ancien bibliothécaire qui s’occupait du volet science. Il a arrêté les études, maintenant il fait de l’informatique en free-lance et vient à la bibli comme usager pour y travailler. Il y a toujours beaucoup de monde jusque 23 H. Pape Wade a fait installer une borne wifi gratuite

Derklé
La bibliothécaire Diamy Dieye Sall, a été mutée de Parcelles Assainies. Elle a un peu réorganisé l’espace notamment son bureau. Elle a évacué tous les manuels inutilisés et apporté dans cet espace 3 rayonnages. Les cartons de la D.L.L. sont là, tous n’ont pas été déballés. Elle est très contente, ces locaux sont plus fonctionnels que ceux ce Parcelles et elle ne craint plus de se faire évacuer pour cause d’élections. Elle dispose d’une aide payée par la commune d’arrondissement. Elle a pris son poste en janvier 2019 et a 120 abonnés pour l’année 2019. Elle tient des registres pour les abonnés et la fréquentation mais continue avec des fiches pour le suivi des prêts. La salle du fond est réservée aux étudiants et à la jeunesse, la salle à droite aux adultes.

Point E
Le centre est toujours aussi pimpant ; propre, très bien décoré, fréquenté. Nous montons à la bibliothèque. Le titulaire Maho Diouf n’est pas là mais il y a deux filles, des écouteurs sur les oreilles et les yeux fixés sur l’écran de leur téléphone. Elles sont là depuis deux ans, placées par la mairie d’arrondissement de Point E. Elles sont au courant de pas grand-chose et semblent peu intéressées par leur travail. Elles ne répondent pas à nos questions et nous demandent de nous adresser au directeur. En tous cas, la bibliothèque est propre, bien rangée, Tous les rayons sont pleins de livres. Elles ont intégré les 10 cartons de la D.L.L.

Camberène
L’association des jeunes Layènes qui venait le soir n’est plus régulière. Des étudiants viennent l’aider dans la journée. Elle a bien reçu 10 cartons de livres de la D.L.L .elle ne les a pas déballés elle n’a pas de place sur ses étagères car elle a reçu des manuels d’Italie de la part de natifs de Camberène expatriés en Italie. Elle va déménager pour prendre une salle plus grande à l’étage lorsque la maternelle sera partie. Elle surveille de très près les ouvrages des éditions ESF.

Sacré Cœur
Nous avons RV avec Louise Faye la directrice. D’emblée elle nous interroge sur le déroulement de notre entretien avec son directeur en février dernier. Nous l’informons du déroulé de la réunion et de la demande de son chef pour que LEA installe des bibliothèques dans 4 centres culturels qui n’en ont pas : Grand Yoff, Grand Dakar, Biscuiterie et HLM.

Aziz Mané a été recruté. Il est maintenant titulaire du poste de bibliothécaire. Anne Seck mutée de Derclé, ne s’est pas adaptée à son changement de poste. Elle refuse de travailler. Ils sont maintenant 4 à la bibliothèque. 2 le matin et 2 l’après-midi. Ils ont reçu 10 cartons de la D.L.L. C’est le centre qui a dû débourser 5000 F pour le transport, ni la D.L.L. , ni la ville ne s’en sont occupé. Nous allons visiter la bibliothèque, il n’y a pas de lecteur, les deux bibliothécaires sont assis dehors. La bibliothèque est bien rangée, très propre. Les murs ont été repeints et le système de vitrage changé, maintenant il y a des fenêtres avec châssis en PVC. C’est très beau.

Centre culturel Yoff Extension
Nous allons au centre culturel, pas âme qui vive. Nous entrons. En regardant par les fenêtres de la bibliothèque, on aperçoit les cartons de la D.L.L. non vidés et une bibliothèque passablement en pagaille. On entend du bruit dans la salle contiguë. C’est un studio avec moquette bleue et peinture bleue sur certains murs, bien équipé canapés, fauteuils autour d’une table basse et du matériel. Nous discutons avec le jeune homme. Il travaille une bande son pour un événement religieux. Il appartient à un groupe de production qui réalise en ce moment une série sur la justice et l’écologie. Il est acteur dans cette série, il y joue le rôle de l’avocat de l’environnement qui ne veut plus défendre les humains, mais la nature. Les extérieurs nature sont tournés vers le lac rose. A part cela, il est chanteur, de rap et de chansons sentimentales. Son nom El Menheimo, il enregistre des clips de ses morceaux de musique. Il nous montre des extraits de la série et quelques clips. Il nous donne des chiffres pour le coût de montage son d’une minute à la radio ( 75 000) et à la télé (177 000). Un clip c’est 500 000 mais c’est un investissement vite rentabilisé par des concerts à 200 000-300 000 FCFA la soirée. Quelques concerts et il récupère son argent et au-delà. Son père était musicien de salsa dans le groupe Africando. Il est de Parcelles, c’est la maison de production qui loue la salle. D’ailleurs, presque tout le centre est sous loué : en bas, l’antre du gardien !!, à gauche les locaux sont loués pour une série, en haut, salle de sport, bibliothèque et studio de production.
La première saison de la série « C’est la vie ,tournée au centre, a été vendue pour 2 millions à la Sonatel qui en diffuse le contenu moyennant paiement.
Il téléphone au bibliothécaire, un Seck de Parcelles qui est en route. 77 506 70 30.
En l’attendant, visite à la bibliothèque Mandione Laye toute proche puis retour au centre culturel, le bibliothécaire n’est toujours pas là. MJVD prend son tel et de retour à la maison nous l’appelons. Il a été placé là par la ville de Dakar, il vient de biscuiterie. Rokheya N’gom est toujours là. Il dit qu’il a des lecteurs. Il ouvre théoriquement de 8H à 17H, mais Rokheya est malade ce matin. La prochaine fois nous prendrons RV pour aller le voir.

Visite des bibliothèques Lire en Afrique, ou aidées par Lire en Afrique, en région de Dakar

Yoff BOSY
Suite à notre discussion avec Adama N’doye l’an dernier, les anciens bibliothécaires de la grande époque de la BOSY se sont mobilisés, Les anciens se sont réunis, ils se sont constitués en groupe WhatsApp pour communiquer. L’équipe de bibliothécaires est entièrement renouvelée. Une dizaine de jeunes volontaires s’investit pour faire vivre la bibliothèque. Ils ont récupéré des livres prêtés et fait appel aux dons. Ils ont fait l’inventaire, il leur reste 2800 livres sur les 12000. Ils veulent s’adresser en priorité à l’élémentaire. Ils ont programmé de visiter les écoles élémentaires de Yoff. Le responsable, Habib Gaye est journaliste, il publie le courrier yoffois. Ils ont entamé des démarches pour obtenir des soutiens, ont récolté une caisse de livres.
Cela nous semble bien parti et nous leur proposons une dotation complète pour leur permettre de relancer l’activité. A cette annonce Habib s’exclame enthousiaste en wolof quelque chose qui veux dire : « il vaut mieux s’adresser à Dieu qu’à ses saints ». Nous insistons que ce sera la dernière, compte tenu de notre âge et du fait que nous n’enverrons plus de livres au Sénégal. Nous vivons sur notre stock déjà constitué. Rendez-vous est pris pour le vendredi 13. Ils vont chercher un véhicule pouvant contenir 30 cartons. Adama nous demande une formation notamment sur les collections. Nous convenons que cette journée aura lieu le dimanche 9 février et portera sur le nouveau fond et échange d’expériences. Éliane promet son aide à la mise en place du nouveau fond pendant les congés scolaires de fin d’année. finalement de décalage de date en décalage, ni le reclassement ni la formation ne seront organisés.

Ouakam
Pré scolaire du foyer
Pape Wade dit s’accrocher, pour le pré scolaire il y a de la concurrence et il a moins d’inscrits 75 pour ses 3 classes. Il arrive tout juste à rémunérer les animatrices. Il dit que tout le monde ouvre des classes de pré scolaire, y compris les mosquées et les prix sont cassés.
Il a reçu une mission d’inspection et l’inspecteur a beaucoup apprécié les deux livres de chansons enfantines qu’ Eliane lui a apporté l’an dernier. Il en a demandé une copie sur une Clef USB.

Mandione Laye
C’est la récréation, la bibliothèque est envahie, madame Thiaw est très occupée. Nous quittons après avoir jeté un œil. Les cartons de livres sont au fond, non ouverts. Sur les étagères d’un côté uniquement des manuels et de l’autre des albums J’aime lire et Tom Tom et Nana plus 2 étagères de pagaille (sacs, etc). Monsieur Mbengue passe la tête et s’en va.

Village des arts
La bibliothèque ouvre tous les jours et il y a un lecteur, un lycéen de terminales qui vent s’évader avec des documentaires. Elle reçoit des élèves et professeurs du lycée moderne à côté, un étudiant qui prépare une thèse vient pour les livres sur Picasso.

Bibliothèque Galle Nanandiral de Yembeul
Ils vont traiter les livres reçus. Ils leur conviennent. Ils vont devoir désherber, ils n’ont plus de place sur les rayonnages mais ils envisagent de commencer à prêter, ce qui libérerait aussi de l’espace. On parle à Abdoulaye Sané des Sané de Diacounda et de Bissary Dioub. Selon lui ces Sané sont des mandingues venus par Sedhiou et pas des diolas. Cette zone c’est le Pakao, zone mandingue.

A Yeumbeul, il y a trop de livres (10 000) et plus de place sur les étagères. Ils ont aménagé un local d’environ 20 M2 à côté, ils veulent y installer les vieux livres pour exploiter les nouveaux. On leur propose notre livre d’anatomie en 4 tomes. Ils viendront les chercher.
En chemin nous sommes passées devant la Bibliothèque Municipale de Pikine Est, signalée par une grosse inscription sur le mur.
En en parlant avec Bathilly et Abdou Sané, ils pensent que cette bibliothèque a récupéré les livres du Complexe Léopold Sedar Senghor, que nous avions mis en place en 2005 avec 7000 livres.

Visite des bibliothèques Lire en Afrique en région

Les visites des bibliothèques en Casamance se font avec Édouard Correa pour le Balantacounda et avec Lamine Diatta pour le Blouf, l’un et l’autre coordinateurs de ces secteurs.

Bibliothèque du Collège de la Petite Cote de Joal
Paul Ndyae parti à la retraite avait accepté de reprendre du service pour la bibliothèque. Il avait tout remis au carré et avait abandonné son concours à l’école privée pour avoir plus de disponibilité pour la bibliothèque du collège. C’était un excellent bibliothécaire, toujours a l’écoute de ses lecteurs. C’est désormais le professeur d’informatique qui le remplace, pour compléter son nombre d’heures. Le collège perd beaucoup avec ce choix administratif. Le premier jour, il ne nous salue pas. Le second jour il approche de notre salle, E.L. engage la conversation. Il se plaint. « Des livres ont disparu. Paul était un grand père pour les élèves » E.L. répond qu’effectivement l’an dernier nous avons aidé Paul à reclasser la bibliothèque et jeter un certain nombre de livres inutiles comme les manuels d’allemand qui n’est pas enseigné, les livres en charpie et tout un bric à brac entassé en vrac sous la paillasse, en désordre et dans la poussière. Elle propose d’aller regarder le registre de prêt quand sa bibliothèque sera ouverte. Ce sera le lendemain entre 11H et 12H il reçoit une classe.

Mlomp.
Lamine Diatta a repris la gestion de la bibliothèque et fait la sensibilisation dans les écoles. Il n’a pour l’instant que 35 adhérents. Un groupe d’enfants est là qui nous attend ainsi qu’un enseignant et le mlompois, un agronome responsable de l’action à entreprendre pour « améliorer le niveau des élèves » LEA présente sa démarche entièrement orientée depuis le début, dans sa sélection de livres, dans l’accompagnement des élèves dans leur cursus scolaire du préscolaire aux concours administratifs. Ils vont réfléchir et des mesures vont être prises. Lamine avait besoin de nous dans sa stratégie de reconquête de son lectorat. Il a un adjoint, un jeune élève de 6° qui tient les registres.

Thionk Essyl
Nous constatons l’absence du bibliothécaire avec qui nous avions pris rendez vous. Lamine Diatta, le coordinateur du Blouf était très mécontent de cette attitude. De retour à Ziguinchor nous téléphonons à Kémou Diemé qui confirme que Amadou a arrêté, c’est maintenant une enseignante qui a pris le relais.

Tendouk
Manifestement la bibliothèque ne fonctionne plus depuis au moins deux ans vu l’absence d’info dans les registres. Selon le bibliothècaire, il a reçu la visite des évaluateurs du raid et il aurait fait les éloges de LEA.

Samine Escale
La bibliothèque n’a toujours pas ré-ouvert

Simbandi Brassou,
Rien n’a changé, la bibliothèque est toujours propre et bien rangée. Ils ont cultivé des patates douces dans la cour de la bibliothèque.
Peu d’adhérents :
2017-2018 : 80
2018-2019  : 72
2019-2020  : 71

Coubalan
C’est sale, de la poussière partout et un rangement global qui pourrait être amélioré.
L’accord avec les encadreurs de gosses s’est concrétisé par 150 jeunes inscrits à la bibliothèque qui viennent avec leur « encadreur ».
Laurent Sambou nous demande une bibliothèque pour son village d’origine dans les iles Karone où il y a des écoles élémentaires et 1 CEM. Nous donnons un accord de principe.

Djinaki
Les termites se sont emparés du local et des étagères pendant l’hivernage. Le bibliothécaire a abandonné son poste, il gère maintenant la boutique Orange Money et fait de la saisie de documents et des photocopies pour les gens. Lamine Diatta, devant cette situation fait revenir de Sedhiou, Youssouf qui était à l’origine du projet . Une discussion sur l’intérêt des livres s’engage, sur les bibliothécaires qui sont formés mais ne restent pas. Un jeune étudiant ouvre la bibliothèque, mais les données de prêts, adhérents sont copiées sur des bouts de papier, le bibliothécaire dit qu’il recopie parce qu’il le forme petit à petit !! En 2018, 18 adhérents pour 40 prêts et aucune information pour 2019/2020.

Kartiak
C’est ouvert, les jeunes sont là et Youba Badji aussi. IL est maintenant en poste à Thionk Essyl. Il a reçu les deux évaluateurs du raid en septembre qui ont posé des questions sur LEA et l’origine des livres. Il a compris que c’était nous qui étions évaluées et a répondu en faisant notre éloge. Les questions : est-ce que vous connaissez Lire en Afrique ? Est-ce qu’elles viennent ?
Il y a toujours des tonnes de manuels sur les bancs, les tables et les tonneaux bleus et les vieilles encyclopédies qui encombrent les rayonnages. MJVD regarde les statistiques et se pose des questions de logique : trop de prêts par rapport au nombre d’adhérents. EL profite de la présence de Youba pour négocier le don de 3 manuels de chaque catégorie à Lamine Diatta, pour la bibliothèque de Mlomp. Mais ils préfèrent discuter, se chamailler plutôt qu’agir. D’autorité nous sélectionnons 3 manuels de chaque discipline et niveau. Mais il y a très peu de variété, ce sont les mêmes manuels en quantité industrielle. On insiste une fois de plus pour qu’il les donne au lycée. Il y a là un élève de 3eme intégré à l’équipe, les deux autres en terminales vont finir par quitter Kartiak. On propose qu’il se joigne à la formation que va organiser Lamine pour Badiana. Lamine prend son numéro de tel pour coordonner.
Adhérents 42 : prêts 956

Visite des bibliothèques hors Lire en Afrique

Collège Saint Esprit de Mbour
Sur le trajet Ouakam Joal, panne de voiture devant le collège du Saint Esprit de Mbour. Pendant la réparation du véhicule, Eliane a l’idée d’aller visiter leur bibliothèque et de rencontrer l’enseignant désigné pour retirer, à Joal, le mercredi 5 février la dotation de Badiana. On nous conduit à la bibliothèque qui vient d’être installée, une grande salle remplie d’étagères, elles-mêmes surchargées de romans adultes données par le Lyons’ club de Saint Germain en Laye. Au moins 10 000 Livres. Nous saluons l’enseignant de Badiana, Samsidi Sagna, puis croisons le directeur à la sortie et Éliane lui signale un livre de Eric Zemmour qu’il serait avisé de retirer des rayonnages. La voiture est réparée, la panne est arrivée devant l’échoppe d’un menuisier métallique mécanicien et le chauffeur avait, en réserve, deux exemplaires de la pièce défectueuse.

CDI de Dioffior
Eliane va négocier un transport à la gare routière de Samba Dia. Le trajet est toujours aussi agréable avec la belle forêt de Rôniers, 2 arrêts gendarmes ou le chauffeur laisse chaque fois 1000 FCFA. Au CDI qui fonctionne toujours, discussion avec la bibliothécaire Fatou, qui se plaint de n’être pas suffisamment payée, environ 30 000 FCFA mensuel (50 €). Une cinquantaine de lecteurs assidus. La bibliothèque est classée, mais un peu de désherbage à faire des vieilles encyclopédies et mettre en cartons des petits classiques surnuméraires serait bienvenus.

Bibliothèque du collège de Nianing.
Ils ont reçu des monceaux de livres du Lyons’ club. Une catastrophe, livres non rangés, étagères attaquées par les termites et livres jetés en vrac par terre. Les élèves ont leur heure de bibliothèque, mais les collections composées exclusivement de romans adultes sont inadaptées, les élèves lisent des vieilles BD, l’un s’est attaqué à poil de Carotte de Jules Renard en format de poche. Dehors une élève est punie car elle n’a pas son uniforme de l’après-midi. On change donc d’uniforme deux fois par jour !! L’idée de doter cette bibliothèque d’une collection Lire en Afrique s’éloigne.

Nouveaux projets de bibliothèques

Badiana
Lors de la visite, le local est fermé avec une mauvaise serrure mal vissée au support, peu d’étagères ! Lamine fait venir le responsable des jeunes. Il veut rémunérer quelqu’un pour tenir la bibliothèque, la discussion s’engage avec Éliane, mais elle conclut qu’ils n’en feront qu’à leur tête. La formation sera assurée par Lamine.
Le correspondant désigné pour Badiana, ne donnera plus signe de vie malgré neuf appels.

Complexe scolaire Seydou Nourou Tall à Pikine

  • Contrôle des prérequis
    Ce complexe éducatif, qui va du préscolaire à la terminale compte deux bibliothèques avec deux gérants, la bibliothèque existante et la nouvelle bibliothèque qui accueillera avec la dotation Lire en Afrique dans un local de 25 m2. Ils disposent d’étagères en nombre suffisant.
  • Visite de contrôle de l’usage des dotations
    Nous sommes reçues par le directeur et Monsieur Sow. Les élèves sont en pause lorsque nous arrivons. Ils ont un uniforme élégant, gris et blanc avec des coupes modernes. La bibliothécaire est yoffoise, elle a été l’élève de Alassane Faye et connaît la BOSY, c’est l’épouse de Amadou Ciss, elle n’est pas encore arrivée nous patientons dans le bureau du directeur qui a un jardin à M’bodienne. La bibliothèque est installée dans un genre de boutique de l’autre côté de la rue, les étagères sont des planches fixées au mur grâce à des équerres blanches. Il y a confusion dans les bacs à BD, seul endroit où l’élémentaire a le droit d’aller. Confusion aussi entre albums et documentaires, et mauvais classement, les élèves ne sont pas disciplinés et ne savent pas ranger un livre à l’endroit. Dans la véranda un groupe joue au scrabble mais ne connaît pas les dictionnaires, ils recherchent les mots avec leur téléphone. Le directeur nous demande de venir aider la bibliothécaire pour une demie journée.

Sibassor
L’accord a été donné, pour organiser la remise des dotations à Joal, nous rappelons le secrétaire de mairie pour fixer le RDV au vendredi 23. Selon la conversation de la veille au tel, les étagères sont montées, le sol cimenté n’est pas carrelé, selon lui çà n’avait pas été convenu. C’est un infirmier retraité payé par la mairie qui tiendra la bibliothèque. Mais par la suite, Alioune Ndour notre interlocuteur, ne répond pas, ne rappelle pas. Mauvais présage pour l’avenir de cette bibliothèque.

Keur Moussa

  • Origine de la demande
    Mahamadou Diatta, ancien de la BOSY nous a fait une demande pour Keur Moussa où il est directeur d’école. Nous l’appelons, la mairie a promis un local, il va revoir avec eux et nous rappeler. Nous l’informons que pour nous tout est OK, la balle est dans leur camp. Nous proposons une réunion samedi matin le 14 décembre. Le maire est en voyage à l’étranger, il doit rentrer mardi. S’il est rentré il participera peut être à la réunion prévue à 10H du matin.
  • Visite du site et contrôle des prérequis Départ de Joal à 8H avec Pape Pouye. Chargement de 3 cartons au collège. Le chauffeur trouve que 35 000 F pour aller à Dakar en passant par Keur Moussa, avec arrêt d’une heure, ce n’est pas suffisant, il augmente de 5000 F. Il dispose d’une voiture neuve. On prend l’autoroute à Malicounda Bambara, ce qui gagne quelques km d’autoroute par rapport à Sindia.
    Nous arrivons pile à 10H. Mahamadou Diatta nous attend. Nous allons tout d’abord à la mairie puis vers les locaux de la future bibliothèque mais nous devons attendre le gardien pour qu’on nous ouvre. Il y a là le conseiller spécial du maire et un conseiller municipal responsable de la culture. C’est lui qui prend des notes pour faire le compte rendu au maire. A Keur Moussa il y a 50 000 habitants : un lycée, 2 CEM, 2 CEM en construction, 34 écoles élémentaires de 8000 élèves.
    Le local est le foyer des jeunes, il été rénové, carrelé, les persiennes métalliques, deux toilettes, plusieurs salles dont une très grande. Ils réservaient ce local pour en faire un CDI avec bibliothèque et salle informatique. La collaboration de Mahamadou Diatta qui propose LEA arrive à point nommé. Ils veulent connaître nos conditions que nous rappelons, une salle hors poussière et sécurisée, du mobilier ! étagères, tables et chaises, une équipe pour gérer. Nous proposons la solution de Yoff Bosy ; les charges de fonctionnement électricité, nettoyage et sécurité assurées par la mairie. Ils ont le budget. Nous les informons des dates possibles : si tout est terminé pour le 20 février, ils pourront avoir les livres cette année sinon ce sera l’an prochain. Selon eux çà ne devrait pas prendre de temps pour repeindre le local et faire faire le mobilier. Nous nous engageons à leur adresser le plan des rayonnages.
  • Accord : nous donnons notre accord sur le local et sur la gestion assurée par des équipes de lecteurs sous la responsabilité de Mahamadou Diatta. Nous passons à la mairie pour écrire les éléments des conditions. Le responsable de la culture nous demande des précisions sur le fond. Nous rappelons sa composition et demandons à la mairie de prévoir un budget de renouvellement pour remplacer les livres usés. Pour la formation nous les informons que Mahamadou Diatta en sait plus que nous, il pourra former l’équipe de base puis au fur et à mesure intégrer les bons lecteurs dans l’équipe de gestion.
  • Epilogue
    plusieurs mois sont passés, selon la mairie n’a pas bougé, on appelle le conseiller municipal présent à la réunion, il n’a pas de retour de la mairie il les appelle et nous reviendra. (ne reviendra jamais, c’est mauvais signe). nous apprendrons longtemps apràs que finalement la bibliothèque a été installée au lycée.

Demandes refusées

Thiès
Deux demandes nous sont parvenues pour Thiès, l’une de Véronique Sénéchal, l’autre de Baba N’diaye. Mais ces projets ne sont pas sérieux aussi nous allons stopper là les relations.

Préparation et livraison des dotations à Joal pour les nouveaux projets de Pikine, Sibassor, les renouvellements BOSY, Tambacounda et les compléments Dioffior, Yeumbeul et Grand Yoff

Ces mises à disposition des dotations s’effectuent à Joal. Elle seront réalisées en deux épisodes :
Préparation et enlèvement des dotations pour Badiana, Dioffior et Tambacounda
Pour Badiana dotation complète

Dioffior
Le CDI de Dioffior recevra 5 cartons ( 2 allez les filles, 1 pédagogie, 1 Adora, 1 Harlequin).

Tambacounda
MJVD prépare avec Jacques la dotation pour Tambacounda.
L’équipe de Tamba arrive vers 11H30 comme prévu. On discute un peu , on lui présente la collection et lorsqu’on parle des Harlequin il argumente pour en avoir plus, on ajoute 2 cartons d’Harlequin à sa dotation ce qui fait 29 cartons chargés dans le pic up et maintenus avec une ficelle.

Mlomp
Les 3 cartons préparés pour Mlomp seront remis par nos soins à Patte d’Oie (Dakar) à la boutique de journaux située juste en face du centre de santé, un mlompais qui se chargera de les expédier par l’horaire (ligne de car) à Mlomp.

BOSY
C’est une délégation de 6/7 étudiants qui sont montés à l’arrière du camion prêtés par la mairie de Yoff qui est venue récupérer une dotation complète.

Seydou Nourou Tall -Pikine
Le directeur et un professeur sont véhiculés dans une grosse 4/4 et accompagnés d’un taxi bagage. Nous leur remettons leur dotation ainsi que 2 livres pour la formation des bibliothécaires et 2 fois 12 yards de tissu. Le directeur est impressionné par nos stocks, nos méthodes de travail à 2 seulement et la maîtrise des dotations. Nous annonçons notre venue prochaine quand les livres seront en place pour présenter les collections.

Grand Yoff
Nous leur avons préparé 7 cartons. La délégation de la BOSY accepte de les prendre dans leur chargement et de les tenir à leur disposition à Yoff.

Yeumbeul Galle Nanairall
Nous lui avons préparé une quinzaine de cartons. Il arrive avec un clando. Finalement la quinzaine de cartons entre dans le clando. Il va changer de véhicule à la gare routière.

Ne reste que Sibassor
Il ne viendra que le soir

Logistique

Transfert de tous les cartons en stock de Ouakam vers Joal.
Décision est prise de vider le garage des 50 cartons (manuels, dotations allez les filles, pédagogie ex région, sélection pour formation etc.) et de les emmener à Joal. Ne restent dans le garage de Ouakam que les livres du programme et autres raretés à distribuer lors de nos visites.
Toujours dans l’idée de laisser place nette derrière nous, les meubles non utilisés à Joal 3 étagères basses et deux meubles à portes seront remontés à Ouakam.

Volets intérieurs dans le local stocks
Fabrication et pose par Jérôme de volets intérieurs pour protéger la salle de la poussière qui passe par les « Nacos mal joints et poussés par les élèves du collège.
Jérôme pour la question des « nacos » propose de doubler avec des volets sur l’intérieur comme çà même si les gosses passent la main pour pousser les vitres des « nacos » la poussière n’entrera plus. Il nous fait un devis de 122 000 plus le travail de 25 % pour les 3 fenêtres. Il viendra les monter mardi.

D.L.L. Direction du Livre et de la Lecture

Ibrahima Lo nous reçoit avec Amadou N’diaye et Coly. Ambiance glaciale, les deux adjoints ne nous saluent pas. Après les banalités d’usage, nous présentons notre projet d’organiserun évènement pour les 30 ans de Lire en Afrique, dont le contour n’est pas encore bien défini, ni la date qui peut fluctuer entre 2020 et 2022, selon le point de départ considéré (1990 Ecole Yoff 3 ou 1992 BOSY). Il pourrait s’agir de recueillir des témoignages et de les publier. Au passage nous informons de la mise en place de 4 nouvelles bibliothèques et du bilan de 88 bibliothèques réalisées et 20 structures existantes aidées. Ils prennent des notes de ce que nous disons, sans commentaire.

Ibrahima Lo précise qu’ils ont des instructions du premier ministre d’ « encadrer » les structures qui interviennent au Sénégal, d’être plus attentif avec les porteurs de projets pour ne pas faire n’importe quoi. Un peu gêné, il précise qu’ils ont instruction d’obtenir tous les documents qui justifient leur intervention au Sénégal. MJVD répond que nous avons une structure de droit sénégalais, çà le calme mais il réclame les justificatifs. Pour le reste, il veut un agenda, un projet avec des objectifs et résultats attendus. C’est la condition pour s’engager dans un partenariat.

Dans le projet anniversaire "les 30 ans de LEA que nous présentons", il comprend qu’on souhaite faire quelque chose sur les bonnes pratiques avec des témoignages. Il se cabre : « Nous aussi, nous aussi, on a des ministres qui sont passés par les CLAC de Dabo, Bounkiling et des bibliothécaires rémunérés qui auraient beaucoup de choses à dire … ». Éliane défend l’un des objectifs de cet évènement qui est de valoriser les bibliothèques et les bibliothécaires. Cela ne lui plait pas, parce que ça veut dire valoriser le bénévolat, et pour lui c’est s’attaquer aux fonctionnaires. Éliane explique avec l’exemple de la BOSY que ça n’est pas notre choix d’opter sur le bénévolat et que les collectivités aussi s’impliquent : exemple de Birkelane. Ils mettent alors en avant l’histoire de la bibliothèque de Ngayokhem dont la D.L.L. paye maintenant le bibliothécaire pour montrer que le ministre de la culture a fait quelque chose pour son village parce qu’il va donner 1 million pour compléter les collections de Ngayokhem.

Il exige que nous fassions des conventions avec les mairies.
Il valorise son expérience de Genève « partager lire » et sa visite au salon du livre en France. Il a pris des contacts et voudrait trouver des relais, l’institut français a dit qu’il pouvait l’appuyer. Éliane explique comment Lire en Afrique se procure les livres et propose même de faire des démarches pour la D.L.L. à Paris, si besoin.
Au fur et à mesure de l’avancée de la réunion, nous sommes de plus en plus sensibles au ton, et comprenons qu’ils sont aveuglés par la haine, ce n’est pas la peine d’argumenter. C’est la dernière fois que nous nous fourvoyons dans ce genre de traquenard.


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