Bilan des activités de Lire en Afrique en 2017 - 2018

jeudi 9 mars 2023
par  LEA
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Les années 2007 marquent un tournant dans l’activité de Lire en Afrique en raison de problèmes de santé pour Éliane, de la fin des capacités logistiques que nous procurait notre partenaire ADIFLOR. Toutefois, Lire en Afrique continue à faire émerger des projets de bibliothèques en continuant à se charger des collections de livres.

2017

2017, s’est surtout caractérisée par la maladie de Eliane qui l’a bloquée dans ses activités entre Mai 2017 découverte de la maladie et septembre 2018 fin des soins hospitaliers.
La dernière mission au Sénégal, au titre de 2017 a été celle de Janvier Février, dont le bilan a été intégré au rapport annuel 2016.

Cette immobilisation à Paris n’a pas interrompu les réunions hebdomadaires entre MJVD et EL. Cependant elle a compromis le séjour de fin d’année au Sénégal et l’expédition de 2 palettes de manuels. Collectés à Montreuil, elles devaient parvenir en juillet au Sénégal dans le conteneur de Books for Africa destiné à Tataguine. Eliane devait aller les récupérer sur place, un billet d’avion A/R Dakar étant environ 4 fois moins cher que l’expédition de 2 palettes, selon nos dernières expériences. Finalement n’ayant plus de possibilité de les expédier, nous en avons fait don à ADIFLOR.

2018

2018 a été une année charnière. Un virage s’opère dans nos façons de travailler. ADiFLOR a donné un coup d’arrêt à son activité et démantelé son stock à Chalons en Champagne , ce qui signifie pour nous la perte des possibilités d’entreposage et d’expédition de conteneur qu’elle nous offrait. C’est donc la fin des collectes et des envois de livres depuis la France. C’est aussi la fin de tout projet possible avec la ville de Dakar et avec la région de Dakar.
Cependant nous avons pu visiter toutes les bibliothèques au cours de nos 3 missions au Sénégal, traiter toutes les demandes reçues et commencer à réfléchir à l’événement qui marquera nos 30 ans d’activité au Sénégal.

ADIFLOR ferme son entrepôt et licencie son personnel au 31/12/2018

Nous avons donné beaucoup de livres à ADIFLOR ces derniers temps : toutes les dernières collectes Harlequin et 3 palettes de manuels collectés dans les collèges de Montreuil qui finalement ne sont pas partis. Le transport prévu avec le conteneur de Books for Africa destiné à Tataguine tombait en juillet 2017. Eliane qui venait juste d’être opérée, ne pouvait pas se rendre au Sénégal pour les réceptionner comme initialement prévu. Nous les avons donc finalement donnés à ADIFLOR, en échange de livres à prendre dans son stock. Apprenant en septembre 2018 que l’association met clé sous la porte, nous organisons notre dernière expédition à Chalons en Champagne pour choisir dans son stock 2 livres exceptionnels mais assez volumineux : une encyclopédie sur la grossesse en 20 exemplaires et un livre d’anatomie en 4 tomes en une dizaine d’exemplaires. Nous les expédions au Sénégal, via un transporteur sénégalais situé dans le quartier de Château Rouge à raison de 40 € le carton pour 9 cartons. Il nous promet une livraison à domicile environ 1 mois après la date de départ du porte conteneur.

La fin de ADIFLOR signifie pour Lire en Afrique la perte de ses possibilités de stockage et de préparation de l’expédition de conteneur, d’où la fin des achats en nombre chez les éditeurs en France et la fin des collectes chez nos partenaires.

Fin du projet région de Dakar en partenariat avec la région Ile de France

L’acte 3 de la loi de décentralisation au Sénégal supprime les régions et crée les départements.

Fin des projets avec la Mairie de Dakar

Joachim Badiane, de la direction de l’éducation et de la culture à la mairie de Dakar est mandaté par son directeur pour relancer les bibliothèques dans les centres socio-culturels de la ville. Il nous contacte en février 2018, nous le rencontrons dans son bureau et MJVD lui donne un tableau récapitulatif de tous les centres avec mention de l’existant (livres, mobilier, personnel). En décembre (10 mois après), le nouveau directeur à la Direction de l’Éducation et de la Culture, Macktar Mbow, qui remplace Omar Ndao, souhaite nous rencontrer. Il souhaite que nous complètions l’installation de bibliothèques dans les centres qui n’en ont pas encore : Grand Yoff, Grand Dakar, Hann Belair, Biscuiterie, HLM et il nous informe que maintenant la mairie ayant la responsabilité de l’enseignement secondaire, il faudrait aussi que nous installions des bibliothèques dans les collèges et lycées de la ville, Joachim Badiane et Thomas Thiabo sont chargés du dossier. En fait, à part recopier sur une feuille de papier le tableau de MJVD ils n’ont rien fait depuis 10 mois en matière de relance. On les laisse venir. Becaye N’diaye, le malfaisant, bien qu’à la retraite est présent à la réunion, et bien entendu il ne peut s’empêcher de nous adresser deux fléchettes pendant la réunion (pour critiquer notre soutien aux bibliothécaires bénévoles de Ouakam ainsi que la diffusion d’un stage aux bibliothécaires de la ville de Dakar). Il nous demande également de former leurs bibliothécaires à raison de 3 stages par an. Ben voyons … sans aucune participation, ni opérationnelle, ni financière de la ville !! Évidement, nous ne donnerons pas suite.

Fin des subventions

La subvention attribuée par la région Ile de France pour le projet des bibliothèques de proximité en région de Dakar se termine avec la dissolution de la région de Dakar. Le projet était prévu sur 5 ans à raison de 5 bibliothèques par an. La région dissoute donne naissance à 4 départements (Dakar, Pikine, Guediawaye, Rufisque) mais aucun de ces départements ne reprend le projet à son compte. Nous avons démarché Dakar et Pikine pour qui nous avons mis en place plusieurs bibliothèques mais sans suite. Cette subvention nous aurait permis d’acheter des livres neufs chez les éditeurs africains (Sénégal, Cote d’Ivoire, Benin) et français, destinés aux projets dakarois.

Nos démarches multiples pour obtenir des subventions pour l’achat de livres ont aboutis à trois reprises. Des petites subventions de l’agence de micro projet pour des projets en Casamance. Financée par l’agence française de développement, cette structure fédère toutes les aides aux associations. Les tracasseries administratives sont si lourdes comparées au montant infime de la subvention que nous avons renoncé : ils exigent un dossier préalable comprenant de multiples indicateurs, limitent leur participation à certains postes de dépenses : pas d’achat de livres, pas de transport international, pas de formation de bibliothécaires, bref aucune de nos dépenses n’est prise en charge et le dossier comptable en fin de projet est kafkaïen. La ville de Paris nous avait aussi octroyé une petite subvention de 2000 Euros, qui nous a permis quelques achats de livres

Nous avons passé des années - l’essentiel de nos 30 ans d’activité - sans ressources externes, nous allons continuer.

Fermeture de notre compte au Pamecas et ouverture d’un compte orange monnaie

Nous suivons l’actualité du Sénégal où maintenant tout le monde dispose d’un compte orage monnaie avec lequel on peut alimenter téléphone, internet, payer dans les magasins, au restaurant ou alimenter d’autres comptes par des virements sans frais.

Derniers achats en France

Nous avons découvert des livres "Nouveaux Horizons" à la librairie Clairafrique en février 2018, ce sont des petits livres jeunesse de vulgarisation scientifique. De retour à Paris, Eliane prend contact avec l’ambassade des USA à Paris, éditeur de ces livres. Grandes difficultés pour les obtenir, ces livres sont réservés aux pays francophones d’Afrique et du Moyen Orient, et ne sont pas commercialisés dans les autres pays. A force d’insister, et sur dossier, l’éditeur nous autorise à les commander à Paris et nous accorde une réduction de 50 % sur le prix catalogue. Nous en commandons 1700 soit 85 titres en 20 exemplaires. Nous allons en prendre livraison à Nanterre. Il y a 11 cartons qui voyageront avec nous, en bagages accompagnés, après avoir reconditionné les cartons pour qu’ils ne pèsent que 23 KG, poids autorisé par Air France, ce qui fera 12 cartons.

Préparation des 30 ans de Lire en Afrique pour 2020 ou 2022

  • Reprise des comptes rendus de séjour et bilans annuels
    En prévision des 30 ans de LEA en 2020, Eliane a entrepris la rédaction des mémoires, en vue de leur publication.
    Dans un premier temps, dès 2016/2017, elle recherche et remet en forme des comptes rendus de séjour et bilans annuels depuis le début des archives, dans l’intention de les publier sur le site. A la relecture, à tête reposée, les redondances et le manque de lisibilité de publications chronologiques, nous incite à réécrire le tout selon un plan thématique et non plus chronologique. Un plan indicatif est construit par MJVD et EL et les tâches réparties : Eliane doit écrire une première version, relue par MJVD sur le fond, puis par Odile sur la lisibilité et la forme, et enfin égine pour la compréhension. En 2018, Eliane a écrit environ la moitié des textes initialement prévus.
  • Interviews des bibliothécaires et lecteurs.
    Au-delà de notre perception, nous pensons utile de recueillir l’opinion de bibliothécaires et lecteurs qui ont vécu cette aventure à leur façon.
    En avril 2018, débutent les interviews de Lamine Diatta, Aissatou Gueye de Yoff, Aita Diatta de Mlomp et Fadel Ka de Sebikotane ; puis en décembre, Mamadou N’doye, Mamadou Samba, Big John de Yoff , Siré N’diaye de Malem Hodar.

Nous publions ces interviews sur Facebook et sur le site lireenafrique.org en décembre 2018

TROIS MISSIONS DE SUIVI AU SÉNÉGAL EN FÉVRIER, AVRIL ET DÉCEMBRE

En raison des traitements de Éliane, il n’y a pas eu de séjour fin 2017 mais 2 séjours de 18 jours en février et en avril 2018. En décembre 2018 Éliane reprend le rythme d’un séjour de 3 mois entre décembre et février.

Visite des bibliothèques en fonctionnement :

En Février 2018

  • Dakar : Mandione Laye, Sacré Cœur, N’gor ou Baye Gueye a entrepris de reclasser tous les livres de la bibliothèque, Ouakam, Galle Nanandural de Yeumbeul qui veut un accord avec nous parce qu’ils ne peuvent plus acheter de livres depuis 4 ans, Patte d’Oie, Kleber
  • Sine Saloum : Joal, Nioro, Ndoffane où nous rencontrons le maire, Keur Madiabel, Birkelane, Kahone.

En Avril 2018 Casamance :

  • Thionk Essyl rencontre des problèmes avec l’équipe de gestion, manque d’assiduité et problèmes internes à l’association qui gère la bibliothèque.
  • Mlomp toujours fermée suite à un désaccord entre Lamine Diatta et le maire qui veut transférer la bibliothèque dans un local neuf, construit à cet effet.
  • Thiobon envahie par les chauves-souris, décision de transférer tout au CEM.
  • Kartiak, fermée lors de notre visite, Youba est parti assister à une cérémonie.
  • Tendouk, fermée lors de notre visite, la clé est partie en voyage avec son détenteur !!!
  • Tenghori : expulsée de ses locaux par la mairie, l’équipe de jeunes bibliothécaires va soumettre un projet de construction lors du congrès villageois. Les livres sont stockés chez un bibliothécaire et ils continuent à prêter les livres dans les cartons.
  • Kabiline : le toit s’est envolé ; le bibliothécaire ne fait rien, la bibliothèque est abandonnée. Rencontre du responsable et décision prise de tout transférer au CEM.
  • Djinaki : la bibli fonctionne depuis 2 ans maintenant.
  • Diacounda : un enseignant de l’école élémentaire proche de la bibliothèque de Diacounda est présent à la réunion de Djinaki. Nous l‘interrogeons sur ce qui se passe à Diacounda pourquoi les élèves et les enseignants ne fréquentent ils pas la bibliothèque située sur le même terrain. Selon lui, il ne se passera rien à Diacounda. Rien de ce qui se produit à Diacounda ne peut échapper à la famille Sané qui est intouchable.
  • Badiana : réunion préalable à l’installation ; Il n’y a que des vieux présents à la réunion, pas un seul jeune, ni un seul enseignant comme c’est le cas habituellement. Le local prévu, en banco est occupé par une boutique, nous ne sommes pas convaincues mais nous avions donné notre accord de principe.
  • Coubalan : çà vivote, Laurent Sambou nous semble démotivé, mais la bibliothèque existe toujours.
  • Diattacounda : timide relance par Sadio, maintenant directeur d’école, il n’a plus beaucoup de temps à consacrer à la bibliothèque et il n’est toujours pas convaincu d’impliquer des jeunes lycéens, le lycée étant pourtant situé juste en face de la bibliothèque.
  • Samine Escale : la radio communautaire, située dans les mêmes locaux aurait la responsabilité de la bibliothèque et voudrait relancer l’activité. Nous avons proposé à Edouard Correa de Simbandi Balante de les accompagner pour la formation et le reclassement des livres.
  • Simbandi Brassou : la bibliothèque fonctionne un peu moins bien, on sent que le bibliothécaire est démotivé.
  • Simbandi Balante : fonctionne toujours Edouard n’a pas déménagé dans les locaux attribués par la mairie,mais a accepté que les ouvriers qui construisent le marché déposent leur matériel et habitent dans la bibliothèque !!!

Nous profitons de notre séjour à Ziguinchor pour faire une visite au Centre Culturel sénégalais de Ziguinchor : bonne surprise beaucoup de changements : un nouveau bibliothécaire, El Hadj Gano, un jeune très dynamique et plein de bonnes idées, du nouveau mobilier, une nouvelle disposition et de nouveaux livres. Visiblement, Ziguinchor a profité de la manne de l’OIF.

Inspection d’académie de Ziguinchor

Les enseignants de Djinaki et Edouard da Silva nous ont parlé du projet PAEBCA financé par l’AFD (10 millions de FCFA). Nous allons à l’inspection d’académie de Ziguinchor ou est logé ce projet où nous rencontrons messieurs Sene et Diagne responsable et coordinateur de ce projet.
L’éducation est une priorité du gouvernement sénégalais (30 % du budget et 6 % de PIB) Sur 10 élèves, 6 achèvent le primaire, 5 entrent au collège et 3 l’achèvent. Moins de 70 % des jeunes qui entrent sur le marché du travail ne sont pas alphabétisés, ce qui ne facilite pas leur insertion professionnelle.
Nous leur présentons l’association, nos bibliothèques en Casamance et leurs collections et proposons que leurs enseignants et élèves utilisent les ressources de ces bibliothèques. Ils sont d’accord mais sollicitent un papier, que nous rédigeons sur le champ. Lorsque nous les interrogerons quelques temps après, ils nous diront attendre le nouveau budget avant d’informer leurs enseignants mais n’oublieront pas de demander une bibliothèque dans leur village.

Inauguration de deux nouvelles bibliothèques

En avril 2018, nous participons à deux inaugurations : celle du collège Kleber à Dakar plateau et celle de Sébikotane. Très belles inaugurations, très bien organisées avec le faste propre à ce genre de manifestation sénégalaise.

Formation décentralisée des nouveaux bibliothécaires

Lamine Diatta forme les bibliothécaires de Djinaki et Edouard Correa ceux de Samine

Demandes reçues, sans suite

Cameroun
Faylar (petit village du côté de Sandiara)
Diaoulé CEM
Missira Niombato CEM
M’bour : demande, projet pas mur
Thies : demande, projet pas mur
Ndiago 2 (Nioro) trop petit village et proche de Nioro

Demandes étudiées et refusées

  • Hann Belair : la demande d’une association de Hann Belair courrait depuis un ou deux ans, nous avons pris RV sur place avec cette association. Ils nous donnent rendez-vous au centre socio culturel de Hann Belair. C’est la quatrième fois que nous venons dans ce centre depuis 2010, et toujours pour la même raison : la relance de la bibliothèque tombée en déshérence. Rien n’a changé, la pièce avec son mobilier inadapté et ses vieux manuels. Le directeur du centre, absent ce jour-là, nous rappelle à l’ordre par courrier de façon discourtoise : nous n’avons pas à pénétrer dans ses locaux. Nous lui répondons, avec copie à madame Wardini, alors maire de Dakar. Nous n’interviendrons pas à Hann Belair.
  • Centre culturel Diamniadio : La demande nous est parvenue par internet. C’est un centre culturel nouveau du même plan que celui de Sebikotane. Il y a déjà une bibliothèque avec pas mal de livres, nous avons été rabattues par un consultant et la directrice nous fait savoir au téléphone qu’elle a déjà beaucoup de partenaires. Nous nous retirons de cette compétition.
  • Dya : La demande était en suspens depuis 1 an. Nous nous rendons dans le village, nous sommes accueillies par une forte délégation d’enseignants. Les locaux que le village propose sont vétustes et nécessiteraient des travaux importants. Une discussion s’instaure entre tous. Finalement le projet ne se fera pas. Il serait préférable de faire cette bibliothèque dans un village plus important comme Sibassor par exemple.

Demandes étudiées et acceptées

  • Guinée
    Nous sommes contactées par internet pour un projet en Guinée Conakry, une petite école dans la ville dédiée à l’exploitation du minerai de bauxite. Après beaucoup d’échanges de mail et un long temps de réflexion, nous donnons notre accord. Nous constituons une dotation de 700 livres environ dans notre entrepôt de Joal.
  • Sibassor
    L’interlocuteur de Dya, Alioune N’dour, demande une bibliothèque pour Sibassor et après concertation avec la mairie, il nous propose un local. Nous nous rendons sur place et donnons notre accord sous réserve qu’ils fassent quelques travaux d’aménagement.
  • Groupe scolaire Seydou Nourou Tall de Pikine
    La demande nous est parvenue par Amadou Ciss. Nous allons visiter l’école qui a un embryon de bibliothèque et a recruté une bibliothécaire diplômée de l’EBAD. Ils ont 2700 élèves du préscolaire à terminales et obtiennent de bons résultats aux examens. Nous donnons notre accord mais leur salle ne sera disponible qu’à la rentrée prochaine nous leur donnerons les livres lors de notre prochain séjour.

Deux demandes de recrutement

Deux bibliothécaires françaises nous ont envoyé leur CV en vue d’un recrutement ;


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